l’Exposome, au cœur de la prévention santé.
L'exposome :
au coeur de la prévention santé
POLLUTION, ONDES, RADIOACTIVITÉ MAIS AUSSI
VIRUS, BRUIT OU ENCORE STRESS : NOTRE SANTÉ
EST LARGEMENT IMPACTÉE PAR DES AGRESSEURS
PRÉSENTS DANS NOTRE ENVIRONNEMENT
ET RASSEMBLÉS SOUS LA NOTION D’EXPOSOME*
* Elle a été introduite en 2016 dans la loi Marisol Touraine de santé publique
et figure au cœur du Plan national santé environnement (PNSE 4),
lancé en 2021 et visant à réduire l’impact de l’environnement sur la santé
63 % des maladies non transmissibles
sont liées à une combinaison de facteurs génériques et environnementaux
Elles devraient
augmenter de 17 %
au cours de la prochaine décennie.
Source : Organisation mondiale
de la santé (OMS)
Mis au point en 2005 par Christopher Wild,
épidémiologiste et ancien directeur du Centre
international de recherche sur le cancer, l’exposome représente l’ensemble des expositions qui peuvent influencer la santé de l’être humain tout au long de la vie.
“Il s’agit des influences de l’environnement
- chimique (contaminants, air intérieur et extérieur),
- de l’environnement physique (radioactivité, bruit,ondes électromagnétiques, particules),
- des déséquilibres alimentaires et énergétiques, des attaques par les toxines ou les virus,
- mais aussi du stress psychologique”,
précise Robert Barouki, professeur à l’université Paris Cité, praticien hospitalier au sein du service de biochimie métabolomique
et protéomique de l’hôpital Necker-Enfants malades, et directeur d’une unité de l’Inserm.
Il y inclut les influences sociales et psychoaffectives. Ces différents facteurs
peuvent s’additionner et accentuer leurs effets délétères.
LA VOIE À DES TRAITEMENTS PERSONNALISÉS
Tout cela est étudié par des équipes de recherche, tel l’European Human Exposome Network (EHEN) qui regroupe 9 projets menés dans 24 pays.
L’Inserm a aussi mis en place une infrastructure
de recherche, “France Exposome”, pour proposer, aux chercheuses et chercheurs intéressés, des approches méthodologiques dans le champ de l’exposome chimique. “Caractériser l’exposome présente plusieurs intérêts.
À commencer par démontrer
qu’il existe des facteurs environnementaux
qui affectent la santé, donc prendre des mesures à l’échelle de la population pour réduire leur impact”, explique le Pr. Barouki.
Cela permet aussi de rechercher des liens entre les différents facteurs environnementaux. “Lors d’études concernant des facteurs chimiques, on peut interroger les volontaires sur ce qu’ils mangent, s’ils sont stressés ou s’ils subissent
du bruit… et, ainsi, étudier la concomitance
entre ces différents facteurs”, note-t-il.
UNE RÉVOLUTION EN TERMES DE PRÉVENTION
In fine et à plus long terme, la caractérisation de l’exposome individuel pourrait permettre à chacune et chacun de mieux vivre et de tendre vers une forme de prévention personnalisée.
“Les médecins, s’ils disposaient de plus de temps, pourraient demander à leurs patientes et patients où ils habitent,
s’ils sont gênés par le bruit ou si l’air de leur environnement
est pollué… et, après cet interrogatoire, éventuellement prescrire
des dosages et adapter leur traitement”, explique le Pr Barouki,
qui voit dans l’exposome une véritable révolution en termes
de prévention.
“La Mayo Clinic, un haut lieu de la médecine,
organise tous les ans un congrès sur la médecine personnalisée.
Par le passé, ce sont les questions autour de la génétique
qui étaient mises en avant mais, cette année, c’était l’exposome,
ce qui signifie que les milieux médicaux commencent à s’intéresser
de très près à cette question”, s’enthousiasme-t-il.
source article : Valeurs Mutualistes n°335 – 1er trimestre 2024
